Lundi 2 juin me voila qui débarque à Kampot en espérant y retrouver l’image du Cambodge que j’ai entrevue avec la famille de Darin…

     Première rencontre dans le bus, un gars bien sympa venu lui aussi passer quelques jours à Kampot… on partage donc un tuc-tuc pour se rendre le long de la rivière, mais seulement voila, il y a bien 5 guesthouses les unes à cotés des autres dans un style assez similaire… difficile de choisir… et c’est assez important car finalement la guesthouse va déterminer les gens que je vais rencontrer, et ces rencontres vont me faire apprécier d’une certaine manière l’endroit…

     Une guesthouse en particulier avait attiré mon attention sur internet, un peu plus à la Khmer j’ai l’impression… donc je ne m’en détourne pas et me sépare de mon camarade parti s’installer 200m plus loin…

 

     J’entre donc à  « Kampot River Bungalow », sur le chemin de la réception je rencontre un sud africain, d’une 50 aine d’année, un peu pirate sur les bords, qui me confirme dans mon choix…

<< - Ça fait combien de temps que t’es là ??

 - Ça doit bien faire 1 mois…

- Ah ouais quand même ! Et t’as pas l’intention de bouger ?

- Nan pas vraiment… T’es là pour combien de temps toi ?

- Je sais pas trop, juste quelques jours…

 - Tu verras on se sent bien ici ! >>

 

 

     Arrivé sur la balcon qui donne sur la rivière, je me rends vite compte que la plupart des gens ici on ce même discourt… mais ce que je ne sais pas encore, c’est qu’un mois plus tard s’affichera aussi ce même sourire sur mon visage quand on me demandera << Mais au fait, depuis combien de temps t’es là…?? >>

     Et comme mes prédécesseurs, sans besoin de convaincre, je répondrai simplement : << Je me sens bien ici…>>

 

 

     Je prend plaisir à rester posé sur le balcon discuter avec ces voyageurs qui pour beaucoup sont en fin de périple… Inde, Népal, Thaïlande, Laos, Vietnam, Birmanie, Malaisie, Philippine… ça en fait des choses à raconter… alors on discute et on découvre ensemble les alentours de Kampot…

     Les villages sont magnifiques, tous le monde nous sourient et les enfants lancent des « hello » de toute part !

    Je n’ai qu’une envie, m’arrêter pour échanger avec eux ! Mais voila, on est en scooter, et même en roulant a 20km/h ça va trop vite… puis je suis seul à pouvoir leur parler, et pas encore assez à l’aise pour vraiment servir de traducteur...

 

 

     Je décide donc de laisser tomber le scooter ou le vélo, finalement il n'y a qu'en marchant qu'on voyage... du moins c'est ce que m'a dit un vieux monsieur ayant parcourut le globe durant une 30 aine d'année...

     La vietnamienne que j'ai remorqué en scooter la veille, marchant sur le chemin de la ville , semblait me dire la même chose... c'est après une journée fatigante à rouler jusqu’à Kep, une ville voisine, que je la retrouve sur la balcon de la guesthouse. Nous parlons ensemble pour la première fois, elle s'appelle Trang, elle a 30 ans et vient de plaquer sa vie au Vietnam pour voyager durant 8 mois... ce n'est pas courant pour les femmes de son pays, c'est ce qui semble expliqué que sa famille lui ai tourné le dos...

     Le regard qu'elle a sur son pays est très intéressant, et celui sur le Cambodge aussi... forcément elle le voit avec d'autres yeux que moi... parait que je ne suis pas asiatique !

    C'est avec grand plaisir que le lendemain on part se balader dans un petit village à quelques kilomètres de notre guesthouse... et magie, je vois de nouveau le Cambodge ! On entre dans les propriétés des gens discuter avec eux, ils nous montrent leurs artisanats et nous invite boire le thé... c'est toujours marrant le premier contact, ils parlent à Trang pensant qu'elle est du coin et ça les fait bien rigoler de voir que c'est le  barang qui leur réponds...

     La plus belle rencontre sera sans doute la première... un monsieur nous arrête pour échanger quelques mots et sans plus nous connaitre nous invite à le retrouver l'après midi à son école... il est professeur...

 

 

Et quel "coïncidence", moi aussi !

Ouvrez vous cahier d'anglais, moi j'ouvre mon carnet de Khmer !

 

 

     Expérience magique que celle d'entrer dans une école cambodgienne...mais je n'y vois pas la le hasard, ça devait bien arriver !

     Ici les enfants apprennent avec le sourire et son heureux de vous revoir le lendemain, à l'école comme dans le village... et quand les cours se terminent ils sont peu nombreux à directement rentrer chez eux... on joue au foot ou d'autres jeux, les plus anciens viennent même se joindre aux élèves. Le Cambodge ne participe pas à la coupe du monde mais pourtant j'y ai bien plus joué que je n'y avais jamais joué en France... je comprend maintenant le coté sport accessible à tous le monde, un ballon, 2 piquets pour les buts et pieds nues !

 

 

     Cette école est certes un peu particulière, du fait qu'elle reçoit des fonds d'une ONG afin de pouvoir dispenser quelques cours d'anglais l'après midi, mais ce n'est pas ce qui induit cet atmosphère si paisible... je crois que les Cambodgiens aiment encore l'école, ils n'ont pas tous la chance d'y aller longtemps, les méthodes sont assez rudimentaires et le gouvernement ne fait pas grand chose pour aider... mais néanmoins je vois bien dans les yeux des gens, quand je leur dis être professeur, il y a quelque chose qui brille... je suis une richesse ! Chose que l'on semble avoir perdu en France, ou du moins on s'en ai détourné! Et ce n'est pas valable que pour les professeurs...

     Malheureusement on nous fait croire que la richesse se compte essentiellement en euro...

 

 

     Je profite donc de ces moments, en me disant que si les gens en France ne crois pas en ma richesse, ici au moins je serai le bienvenue !

 

     Voila 2 semaines que je suis à Kampot, je me sens bien ici... je pense que je vais rester encore un peu...